août 2018

L’histoire des cryptomonnaies (partie 2)

L’histoire des cryptomonnaies (partie 1)

Partie II

Le BitGold

Le B-money à ouvert la porte au concept de cryptomonnaie. Quelques années plus tard, en 2005, Nick Szabo publie le concept de BitGold. Tandis que le B-money est un concept général de cryptomonnaie qui ne rentre pas dans le détail et qui se contente des grandes lignes, le BitGold détaille un peu plus le fonctionnement technique.  Contrairement au B-money qui voulait se passer du gouvernement, l’objectif du BitGold est de pouvoir se passer d’une entité tierce à qui l’on fait confiance pour gérer l’argent et sa valeur (gouvernement ou banque). Ainsi il veut éviter l’hyperinflation qui a pu avoir lieu avec des monnaies standards.

Résultat de recherche d'images pour "Nick Szabo" Nick Szabo

Un exemple de valeur d’échange qui ne dépends pas de tiers est les métaux précieux. Ceux-ci ont une valeur du fait de leur rareté et du coût d’extraction de ceux-ci mais il est trop coûteux de faire des analyses pour des transactions courantes. De ce fait bien que les métaux ne dépendent pas d’un tiers, un tiers de confiance entre en jeu afin de garantir la qualité d’un métaux. De plus il n’est pas facile de transporter ces métaux précieux et on ne peut payer sur internet avec.

Le but du BitGold est d’avoir un protocole où l’on pourrait créer des bits (un bit est un 0 ou un 1 sur un ordinateur, il faut prendre ça comme une pièce dans ce contexte) en ligne de manière très coûteuse (tout comme l’extraction des métaux précieux) avec très peu de dépendance à de tièrces parties. Le stockage et le transfère doivent aussi être facile. Le nom de BitGold vient de la compression du mot Bit (le bit informatique) et Gold (or en français).

Le fonctionnement

Le fonctionnement du BitGold introduit le concept de Proof of Work ou preuve de travail en français utilisé par la majorité des cryptomonnaies.

L’idée est de partir d’une chaine de bit, d’y appliquer une fonction (suite d’opérations pour transformer cette chaine) pour arriver à une autre chaine de bit constituant la preuve de travail. Les fonctions de hachage sont des fonctions qui prennent une chaine de caractère en entrée pour en sortir une autre. Si on prend une chaine et qu’on la prend en entrée, on aura toujours le même résultat en sortie. Une des particularités de ces fonctions est qu’elles ne sont pas reversibles : le seul moyen de trouver le texte d’origine est de tester toutes les possibilités jusqu’à constater que le résultat est le même une fois haché. Voici quelques exemples avec une fonction md5 :

coucou -> 721a9b52bfceacc503c056e3b9b93cfa

la blockchain c’est cool -> 3a90a467d43e64ce8a8399f796d8194d

Quelle que soit la longueur en entrée la longueur en sortie sera toujours de taille fixe. Si on modifie un caractère le résultat en sortie, appelé hash, ne sera plus le même. Ces fonctions sont des fonctions à un sens, on ne peut pas revenir en arrière : à partir d’un hash le seul moyen de retrouver la chaine en entrée est de tester toutes les possibilités et de la hacher jusqu’a retomber sur le même hash.

Les étapes pour la création de BitGold sont donc les suivantes :

  • Une chaine de départ est créée
  • Alice calcule sur son ordinateur la chaîne de Proof of Work. Il s’agit de la chaine de caractère qui une fois passée dans une fonction à un sens unique (une fois haché) avec la chaine de départ donne un résultat définit, par exemple une chaine qui commence par 2 zéros. Ce calcul est très coûteux car il faut tester beaucoup de possibilités jusqu’à tomber sur une chaîne de Proof of Work qui donne le résultat attendu (voir schéma).
  • La chaîne de Proof of Work est horodatée de manière sécurisée par un serveur
  • Alice ajoute la chaine de Proof of Work horodatée dans le registre (le fonctionnement du registre est détaillé ici)
  • La chaine de départ correspond alors à la dernière chaîne ajoutée au BitGold (chaine de Proof of Work horodatée)
  • Pour vérifier qu’Alice possède un BitGold en particulier, Bob doit regarder dans la chaine de titre contenue dans le registre de titre

Le contrôle d’Alice sur son BitGold dépend donc de sa dominance sur la chaine de titre dans le registre (dans le registre on peut voir qui possède le BitGold).

Afin de réguler la création de monnaie il convient de trouver une fonction ainsi qu’un résultat demandé qui soit assez difficile : plus c’est dur plus il faudra de temps pour créer de la monnaie. Il faut donc définir une difficulté mathématique. Cette difficulté peut être vérifiée dans le registre car les chaines sont horodatés (on peut regarder le nombre de pièces créées par jour par exemple). Ainsi si l’on créer une grosse quantité rapidement la valeur descend d’où l’interêt de la difficulté. Il est interessant de constater que l’auteur indique que les mineurs pourraient se rémunérer en revendant les pièces forgées sur les marchés et pourrait déployer des machines optimisés pour ces calculs, chose qui se fait actuellement avec les machines ASICS que l’on trouver pour miner le Bitcoin.

Le processus décrit ci-dessus est une première version de la blockhain (concept qui sera détaillé dans la prochaine partie) ainsi qu’une première version du système de minage. Le concept de Proof of Work est née.

L’auteur conclue en indiquant que ce protocole permet de résoudre des problèmes des monnaies fiduciaires telles que la contrefaçon. Cependant il reste le problème des fonds de départ qui sont cachés : si un créateur met en circulation 6000 BitGold mais qu’il en a gardé caché à la création 20 000 cela pose un problème qui devra être résolu par les futurs créateurs de ces monnaies.


Sources :

  • Bit Gold, Nick Szabo (2005) – https://nakamotoinstitute.org/bit-gold/
  • Secure Property Title with ower authority, Nick Szabo (1998à – https://nakamotoinstitute.org/secure-property-titles/

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RSI

Dans cet article nous allons parler du RSI, un indicateur lui aussi très réputé sur les marchés financiers.

RSI, c’est quoi ?

De son vrai nom « Relative Strength Index » (littéralement « Indice de Force Relative »),  cet indicateur permet deux choses :

  • évaluer la force de tendance d’un marché
  • savoir si un marché est suracheté ou survendu.

Il est calculé ainsi, sur les x dernières bougies :

RSI(x) = 100 – (100 / (1 + H/B)) = 100 * H(x) / (H(x) + B(x))

avec :

  • H(x) : hausse moyenne sur les x dernières bougies
  • B(x) : baisse moyenne sur les x dernières bougies

Généralement, on prend une période de 14 pour le RSI.

RSI, interprétation

Étant donnée sa formule de calcul, on comprend vite pourquoi le RSI détecte si un marché est suracheté ou survendu. Il ne prend que des valeurs entre 0 et 100, et sa valeur ne dépend que du rapport H/B, la hausse sur la baisse des cours. Si les acheteurs ont la main, on va avoir H > B et donc un RSI qui va augmenter. À l’inverse, plus H sera inférieur à B, plus le RSI va diminuer.

On dit que lorsque le RSI > 70, alors le marché est suracheté. Lorsque le RSI < 30, le marché est dit survendu. Attention, cela ne veut pas dire qu’une fois cette valeur atteinte, il y aura retournement de tendance. Le RSI, à lui seul, ne suffit pas pour trouver une stratégie rentable. Mais il existe une méthode où le RSI peut s’avérer très intéressant : la divergence du RSI.

Divergence du RSI

Repérer une divergence du RSI peut donner un bon point d’entrée pour un retournement de tendance. On parle de divergence du RSI quand le prix et le RSI partent dans des directions opposées. Prenons un exemple, sur l’ETHUSD en unité de temps 4 heures :

Pour la repérer, tracez un segment entre deux creux (respectivement deux pics) de prix et un segment sur le RSI aux mêmes dates que ces creux (ou pics). La divergence apparaît lorsque pour deux pics de prix, le pic le plus ancien est plus bas que le pic le plus récent, le RSI montre l’inverse, c’est-à-dire deux pics mais dont l’ancien est plus haut que le récent : il y a alors divergence baissière (dans le sens du RSI). C’est le cas de la première divergence montrée sur le graphique.

De même, pour deux creux de prix dont le premier est plus haut que le second, il y a divergence quand le premier creux du RSI est plus bas que le second (deuxième divergence du graphique) : c’est une divergence haussière.

Dans ces cas-là, il peut y avoir un retournement de tendance. Encore une fois, cela n’indique pas une probabilité de 100%, même si cet indicateur est pertinent.

Conclusion

  • Le RSI est un indicateur très réputé, et donc très regardé par les investisseurs.
  • RSI > 70 signifie que le marché est en surachat.
  • RSI < 30 signifie que le marché est en survente.
  • Une divergence RSI marque un potentiel retournement de tendance.

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